L’Avenue Verte Londres

Chatou le 14 Juillet 2022, run_bike2c par Christian Tabard

gravel occasion

Ça y est m’y voici, 14 Juillet 2022 je m’apprête à partir pour mon aventure que je m’étais projeté de faire, relier ma ville Chatou situé dans les Yvelines à Londres en vélo via une partie par l’Avenue Verte. 

J’ai prévu de prendre une petite partie en train, me voilà parti en direction de Paris pour prendre le train qui m’emmènera jusqu’à la ville de Chars située dans le département du Val d’Oise. 

J’arrive à Chars aux alentours de 10h ce jeudi et je suis mon GPS que j’ai au préalable enregistré les divers étapes que je me suis fixées. Le soleil est présent ce jour-là et on connaît partout en France une forte chaleur cette année. Sur les premiers kilomètres j’emprunte des petits chemins à travers les forêts et champs et sur quelques portions je me sens seul au monde. Traversant une ancienne voie ferrée, je m’enfonce quelques mètres plus loin dans une forêt dense mais en même temps éclairée par les rayons du soleil. J’adore cette sensation d’être seul et de pouvoir pédaler à ma guise. C’est la première fois où je m’attaque à une telle distance et un tel périple. Étant parti un jour de fête nationale, je peux le long de mon trajet, profiter du passage à plusieurs reprises des avions de l’armée de l’air qui prennent la direction de Paris. Une trentaine de kilomètres après mon départ de Chars, une sensation étrange et soudaine me traverse, je pense à mes parents, mon frère, ma soeur, ma princesse en me disant subitement dans ma tête «mais qu’est-ce que je fous là» Mais l’envie d’aller là où je veux me donne l’ambition et la force de continuer à pédaler et m’éveille à contempler le magnifique paysage qui s’offre à moi.

 

J’ai prévu d’arriver en fin de journée à Dieppe, ville côtière où j’y ai passé de nombreuses vacances dans mon plus jeune âge en famille, d’y dîner et prendre le ferry de nuit pour relier la côte anglaise.

 

Les chemins et routes que j’emprunte durant ma première journée me donnent les sensations que j’attendais, je m’offre ce voyage que j’ai tant rêvé. 

 

Sur les coups de midi, j’arrive à Brémontier - Merval où une cérémonie a lieu en ce jour de commémoration. Je m’y arrête pour prendre une chocolatine et remplir ma première gourde d’eau que j’avais vidé durant ces deux heures de pédalage. Le soleil chauffe et pédaler en tee-shirt est très agréable mais déshydrate rapidement. Quelques kilomètres plus loin, j'emprunte la Trans’Oise, piste cyclable qui fait partie de l’Avenue Verte.

piste cyclable paris londre

Je roule seul sur cette portion et je suis bien, mon fidèle compagnon de route et moi roulons vers la mer. Il me tarde d’arriver, non pas parce que je suis fatigué mais tout simplement de ressentir cette sensation de première étape franchie et de voir le panneau ‘Dieppe’.

 

Le premier panneau m’indiquant la direction de Dieppe fait son apparition, cela me rassure dans le sens où je suis bien sur la bonne direction même si je fais confiance à mon GPS. 

 

J’arrive à Forges-les-Eaux, je sais qu’à partir de là, je vais finir cette première étape jusqu’à Dieppe sur l’Avenue Verte et que je suis tranquille au niveau sécurité. L’Avenue se présente à moi, je vais enfin connaître cette partie dont j’ai entendu parler à travers des articles. La voie cyclable est en fait l’ancienne voie ferrée qui reliait Forges-les-Eaux à Dieppe et qui a été recouverte de revêtement goudronné et tout le long vous pouvez croiser les anciennes gares et panneaux de signalisation qui sont restés. Les anciennes gares servent maintenant de maisons et ou restaurants bars. 

vélo le long d'une gare désaffectée

Je continue à pédaler sous le soleil, le temps magnifique m’accompagne depuis mon départ et c’est que du bonheur. Je croise d’autres voyageurs avec qui je sympathise et discute un bref moment pour ensuite reprendre ma route. Je sais que j’ai du temps devant moi, surtout que mon ferry pour Newhaven est à minuit mais je veux profiter de Dieppe alors je ne veux pas perdre trop de temps non plus même si je vais à une vitesse de croisière. Pendant une trentaine de kilomètres, je pédale aux côtés d’un jeune, habillé à la school sur un vélo de course vintage. On se double sans cesse, je lui passe devant, il me passe devant et c’est amusant. On croise des gens en balades à pied, en vélo, en trottinette. Dix derniers kilomètres avant d’arriver sur Dieppe, il bifurque sur la droite et d’un signe de la main me lance un « bonne journée ».

 

Le panneau de Dieppe se présente à moi, je suis arrivé, j’étais dans cette ville où j’ai vadrouillé durant mes jeunes années en famille. 

 

Je continue à pédaler les derniers mètres pour arriver dans le centre avec son port, ses restaurants, ses bars et commerces.

Il est 18h quand j’entre dans la ville, je décide de contourner le port pour aller voir la mer. La vue est comme je l’ai toujours connue, magnifique. Après une petite balade avec le vélo à mes côtés, je me dirige à nouveau dans le centre pour me poser et reprendre des forces avec un petit quelque chose à grignoter.

 

Lors de mon dernier voyage à Dieppe, j’avais repéré une petite brasserie, je décide d’y retourner et j’y passe un bon moment. Le soleil commence à se coucher, je décide d’aller faire un repérage au terminal du ferry pour l’embarquement. Après avoir pris mes repères, je donne quelques tours de pédales sur les hauteurs de Dieppe pour aller voir cette superbe église Notre-Dame-de-Bonsecours qui veille sur les marins et qui reflète tout un tas d’histoires émouvantes.

 

La nuit arrive, je suis encore là-haut, j’aperçois au loin le ferry qui arrive sur Dieppe et dans lequel je vais embarquer d’ici quelques heures pour rejoindre la côte anglaise de nuit.

 

Le ferry accoste, je redescends par la rue principale pour rejoindre le port d’embarquement. Au poste de contrôle, on me dit que les personnes en vélo sont les derniers à rentrer dans le ferry et qu’une heure avant le départ je peux me présenter à l’embarquement. Dans le hall, je sympathise avec une Anglaise venue en France pour plusieurs semaines faire du bikepacking. On parle vélo. Modèle titane de chez Ribble, marque anglaise, avec GPS dernier cri, sacoches, éclairage pro, bref un vélo sérieusement équipé qui donne envie. Ceci dit je n’ai rien à reprocher au mien, il m’a emmené jusqu’ici, m’emmène et m’emmènera là où j’irai.

 

Entres passionnés, on ne voit pas le temps passé et l’heure d’embarquer est là. Me voilà face à cette énorme ferry avec sa proue grande ouverte telle la gueule d’un énorme animal prêt à avaler tout ce qui se présente à lui. Je rentre avec mon vélo dans cette immense carcasse, première fois que je pénètre dans un bateau et c’est impressionnant et immense. La file de véhicules que j’ai vu en attente rentre avec une facilité déconcertante et je n'osais pas imaginer que tous les camions que j’avais vu peu de temps avant allaient tous rentrés. 

 

Mon vélo parké et attaché, je monte sur le pont supérieur pour y découvrir l’intérieur du ferry. C’est immense ! Je fais vite le tour du propriétaire car la traversée ne dure que 4 heures et c’est le temps que j’ai pour trouver le sommeil et me reposer. Je profite du départ de nuit en me positionnant à l’arrière pour voir la ville de Dieppe s'éloigner dans la nuit. La sensation d’être en mer de nuit est absolument jouissif. Je reste encore quelque temps sur le pont, la nuit est fraîche même au mois de juillet, je décide de rentrer pour m’installer sur une des banquettes. Deux heures se sont passées et j'ai ouvert à plusieurs reprises les yeux, difficile de trouver le sommeil. Là je vois un gars qui la chose la plus simple s’est allongé sur le sol dans son duvet. Je décide de faire la même chose et me voilà endormi pour les deux heures restantes de mon voyage. 4 heures du matin, j’arrive sur la côte anglaise, à Newhaven. Le temps de sortir du bateau et de passer la douane, il est 5 heures quand je m’apprête à prendre la route sur un autre territoire que celui que je connais. Il va falloir rouler à gauche, prendre les ronds-points dans l’autre sens, bref une habitude que je vais vite prendre. A cette heure-ci je n’ai rien dans le ventre et j’aurai bien pris un petit-déjeuner mais à part le McDo d’ouvert je décide de partir et de prendre plus loins un petit quelque chose que je trouverais bien. J’avais programmé mon GPS pour passer par Brighton, me voilà à longer la côte et un paysage merveilleux s’offre  à moi. Le jour se lève, le pays se lève, les rues sont à peine occupées d’habitants, à moi cette joie de profiter de ce moment que j’adore, participer à la levée du jour. Quelques kilomètres plus loin, je trouve une station service ouverte et je me souviens qu’en Angleterre ces stations proposent du café et des viennoiseries de chez Costa. Je me pose sur un mur pour déguster mon café et mon pain au chocolat bien savoureux sorti tout droit du four. Quel bonheur, seul, mon vélo, mon café et ce paysage avec cette sensation d’être libre et de ne rien devoir à personne.

Je continue mon chemin avec à ma gauche la mer qui m’offre un des plus beaux paysages que j’ai pu voir.

 

La route se fait bien jusqu’à Londres. Je profite deux heures plus loin d’un petit food truck se trouvant sur la bas côté pour reprendre un café et un croissant aux amandes tout juste excellent. Il est 7h30 et il fait un temps superbe.

tea and coffee sur la piste cyclable

Les paysages sont beaux, la piste cyclable sur 90% de mon trajet jusqu’à Londres est certes légèrement en piteux état par moment mais agréable et me permet de pouvoir être en sécurité. Je passe de nombreuses villes jusqu'à celle de Sutton ou j’arrive vers 12H30, la sensation de faim se fait sentir. Faut dire que je consomme beaucoup d’énergie à pédaler et il faut donc que je recharge mes batteries. Je sillonne une rue piétonne ouverte aux vélos en plein centre et je tombe sur un food truck proposant des kebabs maison. A la vue de la clientèle et de la présentation des kebabs, je me dit que ceux-ci doivent être excellents et je ne me suis pas trompé. Ces Kebabs étaient à tomber. J’ai vu large au niveau du timing, il me reste à peine une heure de route jusqu’à Londres, je prends donc le temps de pédaler tranquille avant de rejoindre l’appartement que j’avais pris sur AirBnb. Je décide de me poser dans un des fameux parcs de Londres.

 

Après être passé faire la rencontre de mon hôte, récupérer les clefs, pris une douche et fait une petite sieste, je reprends le chemin du centre pour visiter la ville. Nous sommes mi-juillet et le temps est fabuleux. Je passe devant le Palais de Buckingham, j’en profite pour faire quelques photos, longer Saint-James’s Park Lake, Big Ben, bref une visite touristique avant de retourner à l’appartement me poser avec un bon repas sur la terrasse. Un petit appel vidéo avec ma princesse, quelques messages aux amis et je décide de me coucher pas trop tard pour récupérer du sommeil car la nuit sur le ferry avait été très courte et peu reposante.

Le lendemain matin, après une bonne nuit et après avoir dit au revoir à mon hôte, me voilà reparti dans le sens du retour en ayant pris un itinéraire différent de façon à voir d’autres paysages. Ce coup-ci je n’ai pas prévu de longer la côte mais de tracer tout droit jusqu'à Newhaven en passant par la campagne anglaise. 

 

Le soleil tape fort encore et je peux être content d’avoir ce temps magnifique, il est 10h (oui je sais je décolle tard) et je suis en tee-shirt. Il faut dire que cet été il fait particulièrement chaud dans plusieurs pays et mon hôte me dit que c’est la première fois qu’il fait aussi chaud à Londres. 

Je quitte Londres mais avant de sortir de la ville, je prends un petit café accompagné d’une viennoiserie car il n’y avait pas ce qu’il fallait chez mon hôte.

 

J'emprunte une piste cyclable et je traverse les parcs de Londres pour me retrouver à la sortie de la ville.

 

Après quelques tours de manivelle, j’entends des bruits de grincements au niveau de la chaîne, je n’avais pas emmené ce qu’il fallait avec moi et avec cette chaleur et la friction due à ces kilomètres, la chaîne était un peu sèche. C’est dommage car j’avais vu un Décathlon en bas de la rue où j’avais passé la nuit mais je ne me voyais pas faire demi-tour. Je décide donc de continuer ma route, je tomberai bien sur un shop de vélo.

 

Traversant des villages, je découvre des paysages magnifiques de l’Angleterre et je comprends maintenant pourquoi les anglais aiment tant la Normandie. C’est exactement le même style de nature et d’environnements, j’apprécie ce que je vois et c’est un plaisir de rouler à gauche (sourire). Bien que je trouve que les anglais roulent vite, je les trouve très prudents face aux cyclistes et doublent en laissant une grande distance de sécurité.

 

J’arrive dans la région de Lewes et là je tombe sur un shop de vélo, je m’y arrête pour voir s’il peuvent me dépanner de quelques gouttes de lubrifiants pour ma chaîne. Pensant que le gars allait me dépanner, finalement je repars avec la burette d’huile avec laquelle il m’avait mis quelques gouttes et qu’il me facture 7 LIvres. A la sortie du magasin, je croise une petite fille accompagnée de son papa qui me lance un «good morning» joyeux et souriant. Je l’ai trouvé touchante et ça m’a embellit ma journée. C’est ça les joies des voyages à vélo, croiser des personnes touchantes et aimant la vie. Après avoir passé la ville je prends une petite route à travers champ pour arriver à Gayhouse Lane, un beau moulin se dessine devant moi. Quelques kilomètres plus loin, je fais un stop, il est aux alentours de 15h. Je trouve une petite boutique qui me permet de m’acheter un sandwich, une boisson et mon péché mignon, une glace Magnum (sourire).

 

Hop j'enfourche mon vélo, même si j’ai du temps devant moi je préfère rouler que rester à faire une pause trop longue. Il est difficile de repartir ensuite et compte tenu de la météo, autant en profiter.

J’arrive dans la campagne profonde au point que je croise à peine une voiture toutes les heures. Au détour d’un petit étang je décide de m’arrêter pour profiter du calme, du soleil et des canards qui apparemment ont trouvé logis autour de cet étang.

Quel endroit merveilleux, je suis assis là, personne pour me dire quoi que ce soit, loin de chez moi, avec Dame nature, je profite de ce moment à moi avec les canards qui sont devenus mes amis pour un court moment.

Assis à terre, j'envoie un message à mon pote Tom qui habite le sud de la France et qui suit à chaque fois mes activités. Il hallucine quand je lui dis que je suis en Angleterre en vélo. Après quelques mots échangés, je reprends la route même si de rester et de dormir à la belle étoile m'a traversé l’esprit un moment et je devais suivre mon itinéraire.

 

Après 90 kilomètres, je suis de retour à Newhaven, il est près de 20 heures et comme à l’aller j’ai mon ferry à minuit ce qui me laisse du temps pour dîner et me balader dans la ville. On ne peut pas dire que Newhaven soit la plus belle ville d’Angleterre, les rues sont tristes ainsi que les magasins, la ville semble abandonnée, on dirait une ville fantôme. Je fais quelques tours de pédales avant de m’arrêter dans une épicerie, j’en profite pour ramener à ma princesse les fameux bonbons anglais dont elle raffole. A quelques mètres de là, je me pose dans un parc pour déguster mon fabuleux dîner (sourire). Un monument se dresse devant moi comme si celui-ci voulait que j’ai une pensée pour mon meilleur pote parti vivre au Canada il y a 15 ans, un drapeau canadien orne ce monument.

 

Je repars faire un tour de la ville et je profite de ces couleurs dans le ciel annonçant prochainement le coucher de soleil. Je fais quelques photos, et je longe le port de Newhaven sur mon vélo. Je me pose à une terrasse pour y déguster une bière, je visite un ancien fort et en poussant plus loin sur la berge, je tombe sur un campement sauvage ou des centaines de touristes sont là installés avec leurs tentes, camping car ou véhicule, à préparer leur dîner sur des barbecues, face à la mer. 

 

Au loin, j'aperçois de l'autre côté de la rive, des gens sur la plage, quelques-uns se baignent. Je décide de m’accorder encore quelques kilomètres et de rejoindre l’autre côté. Au travers d’un parc, j’arrive à un petit passage à niveau ou la simple barrière est à peine plus grande qu’une porte de maison et laquelle il faut pousser manuellement pour passer de l’autre côté, en fait c’est un passage à niveau pédestre.

 Arrivé sur la plage de galets, je m’accorde un petit moment à contempler cette vue.

Au loin, le ferry se dessine dans l’horizon…

 

Je profite encore et encore comme si je n'avais pas envie de partir d’ici, de ne pas vouloir rentrer chez moi, de profiter de la vie, de ce qu’elle m’offre…

 

La file d’attente est longue au terminal d’embarquement mais je croise plusieurs personnes comme moi accompagné de leurs vélos.

 

Je discute avec un couple, Tommy anglais et coach de sport, Marine française mais installée à Londres pour rejoindre son compagnon Tommy.

 

Tout de suite le feeling passe bien et on se raconte nos aventures, nos vies, nos passions. On embarque ensemble et ce coup-ci, je m’installe directement à même le sol avec mon duvet comme la plupart de tous les passagers qui squattent le premier endroit disponible.

A la recherche d’une boulangerie ouverte mais étant fermée à cette heure-ci, je décide d’aller tremper mes pieds dans la mer histoire de dire que j’y ai au moins mis les pieds (rire).

 

Une boulangerie est ouverte et devinez qui je croise à l’intérieur, Marine !! Du coup nous voilà à prendre le petit déjeuner ensemble avec des viennoiseries trop bonnes que m’avait vendues la maîtresse de maison accompagnée d’un beau sourire.

 

Quelques bouchées plus tard, Marie se dirige vers la gare et moi je me dirige vers l’Avenue verte pour reprendre mon itinéraire. A cette heure-ci il est toujours agréable de pédaler, personne, le jour se lève et la rosée du matin est là, elle m’entoure et je suis bien.

 

Je croise quelques cyclistes, on échange des mots…

 

Il fait assez frais malgré qu’on soit en Juillet mais c’est agréable et avec les tours de pédales, je me réchauffe assez vite. Me voilà sur l'avenue qui part de Dieppe jusqu’à Forges-Les-Eaux. Quelques kilomètres plus loin, il me semble reconnaître une des personnes qui était à l’embarquement, et oui c’est bien elle, on échange quelques mots et j’avais raison, elle est anglaise. Elle me dit qu’elle va jusqu’à Paris avec son petit vélo de ville équipé de sacoches, sans GPS et qu’elle se dirige via les panneaux et via une carte papier. Je me rends compte à cet instant que nous n’avons pas besoin de ces objets de dernier cris, ou du dernier vélo carbone pour apprécier et profiter de son voyage. Je me sépare d’elle et lui souhaite bon voyage.

 

Le soleil commence à taper fort et les trois jours consécutifs de vélo derrière moi se font ressentir. Je ralentis un peu ma cadence pour ne pas trop me fatiguer et garde l’énergie pour les 120 kilomètres qui me restent à faire jusqu’à la gare de Chars. 

 

Je quitte la piste cyclable au niveau de Serqueux et je continue ma route sous un soleil de plomb. N’ayant pas voulu m’arrêter à la même boulangerie qu’à l’aller à Forges-Les-Eaux, j’en paye le prix car je commence à manquer d’énergie, le petit-déjeuner étant loin derrière moi. N’ayant pas grand choix, je continue d’avancer et au petit bonheur la chance, je trouve une boulangerie à Beauvoir-en-Lyons. Je m’octroie un bon déjeuner avec du gras accompagné d’un dessert pour reprendre les forces nécessaires pour les kilomètres restants.

 

Je m’installe sous un arbre à l’ombre pour profiter de ma pause. Des passants me souhaitent un « bon appétit » pendant qu’une dame à sa fenêtre me lance un «bonjour» C’est génial le voyage à vélo !

Me voilà reparti sur la route et j’entre dans le département du Vexin. Le soleil tape toujours fort et sur cette route que je connais bien, pas d’ombres, je suis seul avec ce soleil au-dessus de ma tête. La fatigue se fait sentir au point qu’à un moment je manque de partir dans le fossé m’étant subitement assoupi sur mon vélo. Je décide de stopper et de m’allonger à l’ombre de cet arbre planté sur cette petit air de verdure. Je mets ma montre à biper d’ici 30 minutes histoire de faire une sieste, sieste qui va durer plus longtemps. N’ayant pas entendu ma montre par la fatigue, je me suis endormi profondément et je me suis réveillé une heure après, je me rends compte que du coup j’ai pris du retard sur mon timing. Pas grave, j’aviserai.

J’arrive sur Gisors, il me reste une vingtaine de kilomètres jusqu’à la gare de Chars. Je pousse encore et encore les manivelles et à un petit moment dans ma tête, je me dis que je pourrai peut-être finalement pousser jusqu’à chez moi. Mais la fatigue se lit sur mon visage et je décide de rester sur ce que j’avais prévu.

 

Je rejoins la gare de Chars à 16h06 pour prendre mon train pour Paris prévu à 16h20. Il me reste une heure de train pour rejoindre la capitale et une vingtaine de minutes de RER pour rejoindre mon domicile.

 

Mon périple à Londres s’arrête là et je suis fier et heureux d’avoir accompli un de mes rêves. Cette aventure m’aura ouvert les yeux sur la bonne sympathie des gens, sur la vie, sur la nature, se sentir libre et ne pas avoir de temps à regarder, ne rien devoir à personne, vivre…

 

J’ai d’autres rêves à réaliser et d’autres vont sûrement se dessiner à l’horizon…

 

Merci de m’avoir lu.

 

Christian


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Commentaires: 1
  • #1

    Philippe (jeudi, 30 mars 2023 18:03)

    Merci pour ce beau récit. Se dire qu'on peut partir en vélo à Londres, ça démange et ça donne des idées !!!