Cap au sud

par Christian Tabard

gravel occasion

Jusqu’ici j’étais habitué à des week-end bikepacking ou des sorties longues sur une journée. Mais l’année dernière me rendant régulièrement au Cap d’Agde (et non pas pour ce que vous croyez:-)) dans une discussion avec mon beau-père, la phrase «pourquoi tu ne descendrais pas au Cap à vélo?» tomba comme ça, tout simplement. Je répondis «ok» !!

 

Voilà que je m’étais lancé dans un nouveau challenge en plus du Paris - Londres que j’avais effectué l’année auparavant ou comme tout simplement mes courses sur marathon.

 

Me voilà arrivé la veille de mon départ. Vélo prêt, sacoches remplies dû nécessaires, tenue prête. L’excitation mais en même temps le stress s’emparait de moi.

 

Samedi 10 juin, 5 heures du matin le réveil sonne. Me voilà devant mon petit-déjeuner à penser au 700 kilomètres qui m’attendent. Certes pas une énorme distance mais une aventure solo palpitante que j’avais envie de vivre sans tarder. Un dernier baiser à ma petite amie alors qu’elle dormait encore et je claque la porte. J’avais prévu de rejoindre Montargis en train pour sortir de Paris.

 

Montargis, 9h du matin, météo assez nuageuse mais une température agréable pour partir à l’aventure à vélo. Je ne sais pas si c’est l’adrénaline de ce premier grand périple qui m’a fait avoir une sorte d’angoisse mais à peine sortie de la gare me voilà pris de ballonnements au point à en être désagréable et une envie d’uriner urgente. J'ai pris mon mal en patience et après quelques réglages du GPS qui me faisait déjà faux bon dès le départ, j’ai pu prendre la direction de la Charité sur Loire, mon escale pour le soir. 

 

Me voilà sur la route, quelle merveilleuse sensation de se sentir libre dès les premiers kilomètres. J’avais au préalable choisi un itinéraire route où d’ailleurs j’avais chaussé mon vélo Gravel des pneus de 30 de façon à avoir une meilleure rentabilité sur route.

 

 

Je passais de jolis villages comme Rogny-Les-Sept-Écluses. Quelque 70 kilomètres plus loin, l’heure du déjeuner et l’envie de prendre des forces se faisaient sentir. C’est alors que j’arrivais dans un village appelé La Celle-sur-Loire où j’avais repéré une épicerie malheureusement fermée arrivée devant la façade. Une passante me voyant devant cette épicerie fermée me demanda ce que je cherchais, je lui ai dit que justement je cherchais de quoi me nourrir et elle me conseilla d’aller déjeuner juste à côté au «Petit Cellois». «Vous verrez on y mange très bien et pour pas cher». 

 

Me voilà installé à la terrasse, le patron accueillant me dresse la table et un voyageur à tricycle couché passe devant moi. Les gens installés en terrasse furent en admiration. Le temps était nuageux et une averse pointait son nez à l’horizon. Il n’a pas fallu 5 minutes pour que la pluie s’abatte sur nous, bien que j’étais abrité par la devanture du restaurant, avec le vent la pluie venait s'installer sur les tables. Mon fidèle compagnon de route lui était à l’abri mais je me prenais quelques gouttes au point d'en être bien trempé au bout de quelques minutes. Un couple était installé à ma gauche et nous commencions par discuter de mon périple, d’où je venais, où j’allais…

 

Dans la discussion et après quelques minutes de sympathie échangées, ils me proposaient de m’héberger pour la nuit. 

 

La pluie battait son plein et le patron décida de nous installer à l’intérieur. Il est vrai qu’une fois assis dans la salle, le climat était plus clément et ça faisait du bien de se retrouver à l’abri. Après avoir bien déjeuné, j'ai repris la route. La pluie avait cessé mais je faisais attention car je n’avais pas trop l’habitude de rouler en pneu route et la chaussée était assez glissante. Je découvris la route jusqu’au moment où j'ai pris un chemin de halage qui longeait la Loire, le paysage était magnifique. C’est à ces centaines de kilomètres de la capitale que j'ai pris conscience de mon voyage et que j’allais découvrir des choses et des sensations que je ne peux connaître que lors de ces voyages itinérants.

Me voilà arrivé en fin de journée à ma première escale que j’avais au préalable réservée dans un camping à La Charité Sur Loire. Je fus accueilli par un couple gérant d’anglais qui me donna les informations relatives au camping et me dirigea vers mon emplacement. Je découvris avec joie l’endroit où j’allais passer la nuit. Une tente déjà montée sur place avec petite terrasse. Ce n’était pas du bivouac mais presque.

 

 

J’étais arrivé à 17h à la Charité-sur-Loire ce qui était trop tôt à mon goût car j’aurais pu rouler encore mais l’emplacement étant réservé je ne pouvais pas perdre une nuit de location. Ayant du temps devant moi, j’ai pris une bonne douche, préparé mon nid douillet pour la nuit et j'ai pris la direction du centre-ville pour aller visiter cette charmante ville. Je pris quelques clichés, m’offrit une bonne glace chez un artisan et après avoir acheté mon repas du soir (des spaghettis bolognaise à réchauffer et une part de flan) je repris la direction du camping. C’est en y arrivant que je remarquai à la sortie de celui-ci qu’il y avait une guinguette proposant bar et restauration. Mais cela ne m’empêcha pas de rester sur mon envie de dîner sur la terrasse de mon campement et de profiter de ce moment de la journée que j’aime lors de voyage, les couchers de soleil.

Après une bonne nuit passée au camping De La Saulaie, me voilà reparti pour mon second jour de périple à longer une fois de plus la Loire. À cette heure matinale de la journée (7h) il n’y avait pas grand monde sur cette route ou plutôt devrais-je dire piste cyclable. N’ayant pas pris de petit-déjeuner j’étais parti dans l’idée de trouver une boulangerie plus loin. Une trentaine de kilomètres plus loin et après avoir croisé un seul cycliste, à Marseilles-lès-Aubigny, je n’avais pas remarqué la boulangerie aux abords de la Loire, c’est après avoir croisé un passant qu’il m’indiqua la boulangerie qui se trouvait à quelques mètres de là. Me voilà devant la pâtisserie Goguillon et accueilli par une charmante dame. Après avoir payé mon café et mes viennoiseries, j’appréciai cette petite vue face à la Loire avec cette  légère brume matinale. Quel bonheur.

 

Quelques minutes plus tard, je reprends la route en direction cette fois-ci de Gannat, ville que je m’étais fixé pour ma seconde nuit.

 

J’arrivais dans la région Auvergne Rhône-Alpes. Sensation étrange d’être aussi loin de chez moi mais en même temps impatient de découvrir la suite. Le soleil chauffait bien pour cette seconde journée contrairement à la première et malgré l’application de crème solaire à plusieurs reprises, cela ne m’a pas empêché de faire rougir ma couleur de peau. Mes vêtements que j’avais lavés la veille n’ayant pas séché dans la nuit, étaient étendus et attachés sur mon vélo qui servait d’étendoir et par ce soleil présent, le linge ne mit pas longtemps à sécher. Je passai le panneau indiquant Clermont-Ferrand. Je m’arrêtai un court instant au cimetière de Fleuriel pour y remplir mes gourdes. Endroit bien connu des cyclistes, les cimetières pour remplir ses gourdes :) Les pentes que je redoutais tant commençaient à se dessiner devant moi mais ce voyage m’offrait des vues incroyables sous un soleil de plomb.

 

La journée touchait à sa fin et je voyais le panneau Gannat au loin. J’avais prévu d’aller au camping Le Mont-Libre. La pente juste avant l’entrée est terrible ;-) Accueilli chaleureusement par le personnel qui n’était autre que la famille. Après quelques brins de causettes sur les voyageurs à vélo et sur les vélos avec le fils qui n’est autre qu’un grand passionné, j’ai pu ensuite aller savourer ma douche ainsi qu’un bon repas en extérieur. La vue était encore une fois sublime et cette sensation de ne rien devoir à personne ni d’avoir de timing était un plaisir inimaginable.

Après une bonne nuit reposante, j’ouvris ma tente et ce bruit de fermeture éclair qui coulisse à la première heure de la journée avec cette rosée du matin mais qu’est-ce que c’est bon !! Vous connaissez hein ?

 

Troisième jour de route, direction Clermont-Ferrand. Après m’être posé à une terrasse de boulangerie pour mon petit-déjeuner, j’ai remarqué quelques mètres plus loin avoir perdu un de mes gants. Malgré un petit détour pour revenir sur mes pas ou plutôt sur mes roues, j’avais définitivement perdu mon gant. Bref je trouverai bien sur ma route un magasin de vélos où je pourrai m’en payer une nouvelle paire. Vous pourrez constater à la fin de ce voyage que ce n’aura pas été le cas. Le soleil frappait encore fort pour ce troisième jour. J’arrivai à Vic-le-Comte aux alentours de 13 heures, heure de se ravitailler et je tombai sur une petite boutique qui faisait le coin d’une rue au centre-ville. La boutique portait le nom de «La Ferme de la Comté» et offrait que des produits locaux. Je m’achetai mon déjeuner et j’allais le déguster sur la place du village.

Après quelques bouchées, je continuai mon épopée solo et je constatais que depuis plusieurs kilomètres j’entendais des bruits ressemblant à des accélérations de véhicules, je longeais l’autoroute A75. Même si sur certaines portions de mon itinéraire il m'arrivait souvent de me sentir seul car je ne croisai absolument personne, je savais que pas loin se trouvait la civilisation au cas où si j’avais eu un problème matériel.

 

Je passais des portions de route où rien ne m’entourait mis à part des champs et des routes, des champs et des routes, des champs et des routes…

 

J’arrivai sur la fin de la journée et je savais qu’à partir de ce moment, j’allais attaquer une partie de mon itinéraire où j’aurais du mal à trouver l'endroit où me loger. J’avais croisé un cycliste dans l’après-midi avec qui j’avais échangé quelques phrases et il m’avait dit que j’allais être obligé de faire un détour pour trouver logement car à l’heure tardive à laquelle j’allais rouler, je ne croiserai aucune habitation sur plusieurs dizaines de kilomètres.

 

Vers 18/19 heures j’arrivai à Saint-Bauzire, je stoppai à un carrefour et j’hésitai à continuer mon itinéraire et prendre la route en face car je savais qu’elle me laisserait seul sur plusieurs dizaines de kilomètres car aucun hôtel n’était sur mon chemin. En tournant la tête sur ma droite, j’aperçois un hôtel qui faisait l’angle du carrefour. Malgré le tarif qui n’était pas dans mon budget, j'ai décidé d’y passer la nuit. C’était ma première nuit de voyage dans un vrai lit avec le confort d’un hôtel digne d’un 3 étoiles où j’ai pu profiter de la piscine.

 

 

La nuit fut reposante et sans petit-déjeuner pris car je m’étais levé tôt (5 heures) je repris mon chemin. C’est au bout de plusieurs dizaines de kilomètres que je m’aperçus effectivement qu’aucun hôtel n’était sur ma route, j’avais donc bien fait de me poser dans cet hôtel la veille. Ça continuait à grimper mais je pouvais admirer ses belles vallées du Cantal.

Au bout de deux heures de route et une quarantaine de kilomètres j’ai pu prendre mon petit-déjeuner en m’arrêtant dans un petit village du nom de Ruynes-en-Margeride. Après avoir acheté quelques viennoiseries, je me suis installé dans un café appelé L’imbuscado où j’ai d’ailleurs eu une discussion amicale avec le patron et un client habitué des lieux. J'ai repris ma route en direction du viaduc de Garabit. Deuxième plus grande construction de Mr. Eiffel. J’arrivai sur place vers 11 heures et le temps était pluvieux et malgré ce temps maussade je ne pouvais admirer ce que je voyais, des vallées magnifiques jonchées de ce viaduc gigantesque et je me sentais minuscule face à cette construction hors normes. Après quelques photos, je passai sous le viaduc pour continuer ma route. La pluie commençait à reprendre de plus belle mais l’adrénaline de ce voyage me la faisait oublier. J’arrivai à Saint-Chély-d’Apcher, ce nom vous dit sûrement quelque chose, l’usine ArcelorMittal s’y trouve. Je m’installai à la terrasse d’un restaurant appelé La Cantine, l'endroit que m’avait conseillé le patron du café où j’avais pris mon petit-déjeuner. Je m’y arrête pour déjeuner. Resto type routiers où pour quinze euros vous déjeunez très bien. Cette pause terminée, me voilà reparti sur mon fidèle compagnon de route.

 

Les kilomètres continuaient à défiler et j’arrivai dans le Gévaudan. Je traversais la ville d’Aumont-Aubrac. A la sortie de la ville je m’arrêtai dans un shop de vélo juste par curiosité et j’échangea quelques mots avec le propriétaire fort sympathique. Je longeais la voie de chemin de fer sur ma droite et les paysages, toujours aussi magnifiques malgré le temps pluvieux, me plongeaient dans un espace de liberté.

Passé Marvejols, je savais que devant moi j’allais franchir le plus gros dénivelé de mon parcours et que le jour était à sa fin mais je devais avancer. La Tieule, bourg au fin fond de je ne sais où pointait son nez, l’endroit était beau mais avec ce climat il était devenu assez glauque. La montée devant moi était tellement pentue que j’avais décidé de grimper mon compagnon de route à mes côtés. J’avais une vue sur le château de Saint-Saturnin. Une voiture descendait la route, s’arrêta à ma hauteur et l’homme à l’intérieur me sorti une phrase dans un accent que je ne connaissais pas «bah alors faut pédaler, hein faut pédaler» c’était drôle et c’était la seule personne qui ne m’avait pas accroché quelques mots depuis des kilomètres. Cet homme me faisait penser au passage du film «Les Bronzés font du ski» où les acteurs principaux se retrouvent dans un chalet en montagne avec des montagnards. 

  

 

La voiture continua sa route pendant que moi la mienne à grimper cette pente jusqu’à retrouver un dénivelé 0. Je continuai à longer l’autoroute sur ma droite et je pouvais entendre le bruit de la circulation. J’arrivai devant un hôtel en accueil automatisé. La chambre était dans mon budget et je cherchais absolument une chambre et non un camping-car j’étais trempé et je voulais faire sécher mes vêtements et surtout mes chaussures qui étaient tellement imbibées d’eau que mes pieds trempaient dans l’eau. J’ai songé à me stopper ici pour la nuit mais je persistais à vouloir aller jusqu’au village de Massegros Causses Gorges qui était l’étape que j’avais prévue pour les 150 kilomètres que je m’étais fixé.

 

Il est 20 heures quand je franchis le panneau du village, après avoir croisé un campeur à moto sur la bas-côté de la route et croisé un couple de personnes âgées sur leur terrasse me faisant un signe de la main à mon passage devant chez eux.

À cette heure tardive, je me suis dit que je ne trouverai sûrement pas grand-chose d’ouvert pour me nourrir et dormir et que j’irai m’offrir sûrement une belle nuit dans l’église du village. Mais voilà qu’arrivé sur la place, j’aperçois «Chez Ricou» un bar hôtel-restaurant ouvert. Je pousse la porte et j’arrive dans une salle où le patron au bar servait trois personnes qui au vu de la discussion devaient bien se connaître comme toutes personnes habitant ces petits villages.

 

Après lui avoir demandé si une chambre était disponible et s’il était possible de dîner, me voilà avec une clef de chambre dans les mains et un plateau-repas à ma disposition dans la chambre car le restaurant venait de fermer. J'ai pu laisser mon vélo en sécurité dans la salle du restaurant. Je suis allé au bar boire une bière en compagnie des trois compères qui y étaient sûrement depuis un moment et nous avons échangé quelques mots avec le patron des lieux.

 

Je suis monté dans ma chambre, pris une bonne douche, avalé mon dîner et m’empressai d’aller me coucher pour récupérer avec une bonne nuit de sommeil.

 

6 heures du matin, le réveil sonne, je me prépare pour rejoindre le patron qui m’attendait au bar pour un petit-déjeuner typique qu’il m’avait gentiment préparé. Jus d’orange, café, tartines baguette, beurre, confiture, croissant, tout y était pour savourer un super moment matinal.

 

Après avoir réglé la note, j’emportais avec moi un pot de confiture et un fromage de la région pour le déguster le soir même au Cap d’Agde. Et oui ce soir j’avais rendez-vous avec le Cap d’Agde.

 

J'ai salué le patron une dernière fois et l'ai remercié pour son hospitalité et son accueil. Il était président d’un club de vélo et a échangé quelques mots sur sa passion. J’avais passé la meilleure étape de mon voyage.

 

 

Je pris la route et j’allais être dépaysé une fois de plus par ce que j’allais voir. Sur plusieurs dizaines de kilomètres, ce n’était que forêt, chemin, montagne, rivière… J’avais même longé une grande partie de forêt qui avait été anéantie malheureusement par un incendie qui s’était passé il y a quelques semaines. Le patron de «Chez Ricou» m’en avait parlé et m’avait conseillé une autre route mais que je n’avais pas suivie car je n’avais pas repéré exactement l’endroit où je devais bifurquer.

Le paysage défilait à ma gauche et à ma droite était beau, merveilleux, envoûtant et encore aujourd’hui à écrire ces lignes, ces paysages me manquent, cette sensation d’être seul sur la route me manque et j’ai qu’une envie, y retourner.

 

Il me restait encore beaucoup de route avant de retrouver un paysage urbain.

 

Je n’avais pas prévu de passer par Millau qui n’était pourtant pas loin. Millau n’était qu’à une vingtaine de kilomètres de mon itinéraire. Mais un tout autre visage se dessinait devant moi, Les Gorges du Tarn. C’était magnifique ce que je voyais sous un temps ensoleillé. Le soleil cognait fort d’ailleurs et je transpirais beaucoup. La montée abrupte me permettait d’avoir une vue sur le village et de profiter de décors tout aussi superbes les uns que les autres.

Pas loin de 100 kilomètres de fait depuis le départ de chez Ricou, j’allais franchir le panneau du dernier département de mon voyage, le département de l’Hérault, département de mon arrivée le Cap d’Agde !! 

Une étrange sensation s’empara de moi, avoir fait autant de kilomètres, d’être aussi loin de chez moi, de ce voyage que j’ai fait en vélo. Et sans encombres. Pas de crevaison, problèmes mécaniques ou autres, bref un voyage sublime rempli de sensations.

 

L’heure du déjeuner sonnait et il était temps de trouver un petit endroit qui me servirait de ravitaillement. Voilà arriver dans le village de «Le Caylar» où j’aperçois quelques mètres après avoir franchi le panneau de la ville un restaurant avec une terrasse bondée où je devine que celui-ci doit être connu des habitants et qu’il doit être réputé pour sa cuisine.

 

Je pose mon vélo sur le bas-côté et demande au serveur s’il reste une place pour un heureux voyageur itinérant. Avec un grand sourire, il me dit de m’installer.

 

Il fait chaud, face à moi la route mais peu de passage. Mon Coca servi, j’attends mon plat. Après quelques minutes, j’en déduis que le temps d’attente est un peu long car je comprends que le serveur est en même temps le cuisinier. Ce qui est drôle dans l’histoire c’est que le serveur m’invite à donner un coup de main à la pâte en dressant la table et m’offrira ma boisson et mon café en échange.

 

Après avoir dégusté mon plat, qui était un plaisir gustatif. Je repris la route car dans l’histoire cela faisait une heure et demie que je m’étais stoppé et il restait près de 90 kilomètres à parcourir avant l’arrivée.

Je m’empressai de payer l’addition et d’enfourcher mon fidèle compagnon de route et nous voilà à nouveau en chemin. Je m’étais dit qu’avec cette cuisine un peu trop riche j’allais ressentir le fameux coup de fatigue mais pas du tout. D’ailleurs depuis le départ de mon voyage je n’avais pas et ne ressentais aucune fatigue. Je surveillais juste ma consommation d’eau afin de ne pas tomber en manque car avec cette chaleur et les efforts fournis, la déshydratation pouvait vite se manifester.

 

Sur près d’une trentaine de kilomètres j’étais de nouveau seul comme beaucoup de passage depuis le début de ce périple d’ailleurs mais à cette partie-là, une drôle de sensation était présente, comme si d’être vraiment seul au monde. Je franchissais un endroit très désertique, cela ressemblait à un désert jonché de quelques arbres très secs. C’était la partie qui relie Le Caylar à Saint-Pierre de la Fage. D’ailleurs en visualisant l’itinéraire et les endroits où je suis passé avec Google Maps je ressens une sensation étrange le fait de revoir ces paysages où je suis passé.

 

Les paysages se font moins déserts, des habitations se dessinent ainsi que des commerces. Un peu plus de circulation me fait dire que ça y est je touche au but.

 

Sète, Agde, Béziers, des panneaux qui font chaud au cœur et des noms de villes qui me sont bien familier. Agde n’est plus très loin et une voiture sur le bas-côté avec deux personnes à l’extérieur se dessinent devant moi. Je me dis que ce doit être un contrôle routier mais au fur et à mesure que je m’approche je vois le véhicule d’une couleur que je connais très bien, c’est la voiture de mon beau-père. Je m’aperçois que c’est ma petite amie qui accompagné de son père sont venus à ma rencontre. 

Quelle belle et inattendue surprise. Je décide de continuer un peu sur quelques mètres car j’avais remarqué qu’il me filmait et tout en passant devant eux, je leur criai «je continue». Plus loin sur le bas-côté, je m'arrête. Les embrassades se font chaleureuses. Je leur raconte ma joie de les voir là et d’être venu à moi.

Ils en avaient profité pour stopper avant mon arrivée devant un viticulteur pour acheter deux bouteilles de vin blanc, du Picpoul de Pinet, vin local connu pour accompagner les fruits de mer. Quelques minutes plus tard, nous reprenons la route pour nous retrouver à la maison une dizaine de kilomètres plus loin. Le portail s’ouvre et comme il m’avait devancé, j’ai le droit à un nouveau petit court-métrage. Ma petite amie tout en me filmant se met à crier «Paris-Cap d’Agde tu l’as fait!!» Quelle joie d’entendre ces mots et enfin de me poser après quelque 700 kilomètres.

tea and coffee sur la piste cyclable

Mon voyage s’arrête là. Je ne peux décrire où vous faire partager les sensations que j’ai pu avoir tout au long de ces cinq jours et quelque sept cents kilomètres. Seuls les voyageurs ou voyageuses à vélo connaissent cette sensation. Ce fut mon premier long voyage mais pas le dernier. D’autres se forment dans ma tête et j’ai hâte de vous les partager.

 

Je ne peux lister tous les villages et bourgs que j’ai pu croiser mais je vous poste ici le lien pour visualiser mon trajet sur Google Maps.

 

Bonne route à tous. Roulez les amis, roulez.

 

Mon fidèle compagnon…


A lire aussi


Écrire commentaire

Commentaires: 0